Plus prêt du but ... Rendez vous dans le noir [PV]

Je vous ai attendu.
Je déteste attendre. Azarel, vous qui ne m’avez encore jamais déçu, je vous conseil de faire attention, vous pourriez céder au laissé allé que j’inflige à tous par cette nuit qui dur. Je ne saurais tolérer d’écart à l’intérieur de mes rangs, pas même de votre part, encore moins, venant de vous.

C’était un accueil au rabais.
Tel que Neiji avait le devoir d’en faire. Car comme tout Roi, le démon avait appris que le respect passait par la crainte. Etait-ce une sinistre vision du monde ? Neiji n’était pas un être d’optimisme et de lumière, tragique serait la destinée de l’incapable qui aurait eu l’audace de l’imaginer, plus par bêtise qu’autre chose. Il se déplaçait rarement, mais il avait envi de marcher cette nuit là, hanté comme toujours par de lourds souvenir de son existence en tant qu’être doté de sentiment et d’esprit. Le démon se tenait là, assis, les yeux fermé, concentré face au paysage qui s’offrait à lui. Ce lieu était un endroit idéal pour méditer. Bien que la véritable raison de ce choix resterait partiellement cachée. La cascade lunaire était à mi chemin entre un endroit négligeable et une seigneurie d’un intérêt particulier aux projets personnels du seigneur des ténèbres. On pourrait dire, comme toute les autres, cela dit. Chacun aurait un rôle crucial dans cette affaire, à cette différence près que celui de cette seigneurie en particulier serait bien embêtant, si les choses n'étaient pas plus posées dans un avenir proche.

Vous savez pourquoi j’ai demandé à vous voir.

Déclara Neiji, tout en commençant à sadiquement écraser Azarel d’une vague de désespoir intense. Le grand dirigeant pouvait entendre les voix de chacune de ses victimes, implorant son pardon. Il les entendait si bien que Neiji semblait entièrement drapé des âmes de tous les morts de ce monde. C’était jouissif, de provoquer chez un homme la douloureuse expérience de revivre en boucle les morts causées de sa main. Les sciences de l’esprit n’avaient plus de secret pour Neiji et c’était bien l’un de ses plus grands pouvoirs. Cela dit le jeu avait assez duré, le seigneur du mal voulait un rapport et aussi une réponse, à une seule et unique question.

J’ai appris que la seigneur de Mortalis avait disparu lors d’une nuit. La fougue de son esprit est déjà aussi grande que celui de son ancêtre. Je ne saurais tolérer d’elle de telles preuves de faiblesse Azarel. Si je veux que l’un de mes plus anciens désirs s’accomplisse, tu as le devoir de faire en sorte que cette petite sotte cesse de se comporter comme une enfant. Si toi et Alma n’êtes capables de faire cela pour moi, après toutes ces années de dur labeur, je vais devoir vous trouver une alternative …Mais je suis sur que tu ne souhaites pas en arriver là, n’est ce pas ?

Puis esclaffant un petit rire sinistre, Neiji se releva de son état de méditation pour se tenir dans toute sa grandeur face à son sujet, son bras droit. Le jeune homme avait été très prometteur, aussi loin que remontait la mémoire de Neiji cependant, le travail a effectuer était encore grand et c’était maintenant qu’il faudrait redoubler d’effort, à ce moment là précisément, car personne encore ne se méfiait suffisamment de lui pour instaurer un contre mouvement qui tienne la route à ses yeux. Les rebelles n’étaient qu’un contre temps.

Qu’en est-il des opposants ?
Je veux un rapport, soyez précis et ciblez précisément ce qui a de l’intérêt, je ne saurais m’étendre dans d’inutiles paroles, je n’ai pas de temps à accorder à l’incompétence. Soyez concis. En avez-vous éliminé beaucoup ? Savez vous où siègent ces vermines ?

L’ambiance n’était pas au rendez vous, mais Azarel était habitué. Bien le cadre du rendez l’ai quelque peu surprit en premier lieu. Il se courba un peu devant son maître et baissa la tête. Le Grand Dirigeant semblait bien faible par rapport à ce grand seigneur noir qu’était Neiji.

Je vous prit d’excusez mon retard.

Comme à son habitude, Neiji joua quelques instants avec son passé. Les cris résonnèrent dans la tête d’Azarel comme de petites aiguilles chauffées a blanc. Malgré tout, il esquissa un sourire. De ceux qu’il réservait pour ce genre d’occasion.

Que votre seigneurie ne s’alarme pas, la situation m’a quelque peu échappée à cause d’incompétents serviteurs qui étaient chargés de la surveiller, toutefois elle sait parfaitement qu’elle ne peut faire une seule action déraisonnable sans que j’en sois informé.

Du reste il allait lui faire passer l’envie de jouer à ces petits jeux, qui mettait sa patience et sa courtoisie a l’épreuve.

*Tu ne t’en sortiras pas comme ça.*

La vague de désespoir qui l’avait assaillie un peu plus tôt semblait enfin se dissiper. Elle disparut totalement quand Neiji aborda la question que Azarel redoutait le plus, les opposants.

Soyez rassuré sur ce point, il n’y en a qu’une petite poignée pas assez certes pour constituer une véritable menace mais j’ai tout de même remarqué que leur influence s’accroît de jours en jours parmi les populations les plus pauvres et les plus idiotes. Certains seigneurs leur sont aussi favorables ce qui risque de me poser des soucis. Mais il suffirait que je capture leur chef et toute la machine s’écroulerait avec lui. Je suis d’ailleurs en train de le chercher, mais cela risque d’être long Maître, il parvient sans cesse à tromper vos soldats.

Azarel planta ses yeux rouges dans ceux du seigneur noir. Nul provocation bien sur.